La Ménagère du chaos
Maisonnette d'édition
À l'origine de la Ménagère du chaos...
... un abécédaire surréaliste, La Rousse Ménagère, écrit par Isabelle Augier-Jeannin et paru aux éditions Maïa en octobre 2022, avec les illustrations de Rodolphe Brun.
... une drôle d'anthologie du chaos, Petits chaos personnels, parue en octobre 2024 sur BoD, initiée par Isabelle Augier-Jeannin et ses acolytes qui, étrangement, semblent tous liés.
... une envie de créer une sorte de maisonnette d'édition de ces écritures singulières, hybrides.
La Ménagère du Chaos aura le plaisir de mettre en avant les œuvres de ces auteurices étroitement associé.e.s.
La Ménagère du chaos
.
Une profusion de textes : essais, nouvelles, contes, pièces de théâtre, romans, fictions hybrides, associées à des podcasts, dans un joyeux chaos qu'on tâchera de "ménager", à découvrir aujourd'hui et dans les mois qui viennent !
Nouvelles
Avant le chaos, est un recueil de Inès ABEILLE qui sera finalisé fin 2025.
" Depuis le chemin de traverse qui vient du pré, malgré les branches et le sol humide, est arrivé un jeune garçon qui tenait un gros livre à la main et qui marchait en lisant.
La voiture grise, quant à elle, est comme tous les jours stationnée au bout du chemin qui donne sur la départementale. "
Extrait de "La voie verte"
Roman
La Parenthèse enchantée est un courte autofiction de Léa Courval qui retrace, à la manière des Figures de style de Raymond Queneau, les amours intenses et brèves de l'autrice avec Laurent, au pays des réseaux sociaux. Finalisé, le livre devrait paraître entre fin 2025 et début 2026.
" Enfin, Léa, entre nous, ce qui t'est arrivé, franchement, c’est pas une passion amoureuse ! Je suis désolée de te le dire, mais c'est à peine une fixette ! C’est pas parce que cette histoire te trotte dans la tête depuis le mois de janvier, c’est pas parce que t’as perdu 3 kg en deux semaines – ça t’a pas fait de mal, d’ailleurs – qu’on va appeler ça une « passion amoureuse ! » C'est beaucoup moins grave ! Donc ça mérite pas d’être traité gravement. Oui, Léa, fais plutôt un livre court et mets-y un peu d'humour, tant qu’à faire. Fais un livre du genre où tu pourrais me faire intervenir, moi, Gigi. Ou même, tiens, fais un truc comme les Exercices de style de Queneau, avec plein de versions de ton aventure, plein de styles différents. Ça serait rigolo, pas prise de tête. C'est peut-être là-dedans que tu peux, on va pas dire être géniale, le terme est un peu fort, mais en tout cas, c'est là que t'es à l'aise. "
Journal
Le Journal, tel est le titre choisi par Agnès Brilla pour raconter la vie sentimentale et sexuelle de son héroïne, Lucie. En finalisation.
"Décidément, j’aime bien ce café et ses bruits rassurants de percolateur, son poêle, ses joueurs de cartes et sa radio Nostalgie. J’y travaille avec frénésie. Je lis, j’écris, à peine inquiète, de cette inquiétude délicieuse, de ce trac de vivre qui vous tient bien droit.
Je suis en train de choisir ce que je vais donner à lire à David. Et s’il trouvait le journal de mes amours obscène, impudique, et, pire que tout, complètement niais, sans intérêt, ou même dangereux pour son intimité ?
Tant pis, je suis partie pour le lui montrer quand même. Il y a de toute façon de grandes chances que l’évènement soit beaucoup plus anodin que je ne l’imagine.
À bientôt quarante ans, il serait temps que j’arrête de trouiller et que j’assume qui je suis.
Tiens, Bashung. Que je suis heureuse, c’est incroyable. C’est à mourir découpée en morceaux de plus en plus petits, avec beaucoup de lenteur."
Pièces de théâtre
De l'art de se disperser et autres procrastinations est un recueil de pièces courtes proposé par Gilles Brain. En finalisation.
"Le client : Bonjour Madame, je voudrais une bonne idée.
La vendeuse : Oh, ça monsieur, la maison n’en manque pas, des bonnes idées. Vous avez une préférence ?
Le client : Pas vraiment. En fait, ce n’est pas pour moi, c’est pour offrir.
La vendeuse : C’est pour un adulte, un enfant ?
Le client : Vous vendez aussi pour les enfants ?
La vendeuse : Ça vous surprend ?
Le client : Un peu, oui. Je pensais que les enfants avaient toujours plein d’idées.
La vendeuse : Détrompez-vous. Les enfants ont du mal à avoir des idées. Des rêves, oui, en pagaille ! Mais rien de très consistant. C’est normal, ils manquent d’expérience, de maturité, vous voyez.
Extrait de "Le Magasin des bonnes idées"
Contes
Jeanne Aiguille travaille activement à la finalisation de sa saga L'Ogresse , dont le tome I "L'enfance" devrait être achevé fin 2025 ou début 2026.
"La Belle n’aimait pas l’ascenseur, dont elle se méfiait, mais elle avait trop peur de sa marâtre pour lui désobéir. Elle n’avait pas le droit non plus d’appuyer sur un autre bouton que ceux du rez-de-chaussée et du 4ème étage. Elle ignorait ainsi tout ce qui, dans l’immeuble, n’était pas leur appartement, hormis l’incontournable présence du concierge, un grand et gros homme qui répondait au nom de Monsieur Cheval, et qui passait la majeure partie de ses journées sur le perron de l’immeuble, devant les sonnettes, pour éviter, disait-il à la belle-mère, que des voyous vinssent déranger les gens à tout bout de champ, et qu’ils allassent fouiner dans les garages à vélos. Il ajoutait, son cigare maïs éteint au coin de la bouche, en se penchant sur la Belle :
« Moi, les voyous, je leur arrache les oreilles. » "
Contes et mythes familiaux
Isabelle Augier-Jeannin a entrepris avec La Reine Métisse, une biographie familiale fictionnelle.
"Suis-je juive, comme me l’a certifié mon père sa vie durant, étoile de David au cou, alors qu’il habitait à deux pas de la synagogue de Villeurbanne ? Ou est-ce encore une de ses fabuleuses histoires, comme me l’a expliqué mon oncle Jacques, agacé mais non étonné par la nième invention de son frère ?
Que penser ? C’est vrai qu’avec Papa le mythe familial est étoffé : La grand-tante Henria dernière nurse des enfants du tsar, la famille royale malgache de Maman, le grand-père français, héroïque résistant, un des protagonistes de l’Armée des Ombres, ma presque hémophilie qui dénote un sang aristocratique, la tache mongole sur mon derrière comme sur ceux de mon frère et de ma sœur, trace évidente de notre lignée Gengis Khanienne…
Je suis née spéciale, juive, africaine, asiatique, je suis née de l’amour d’un blanc et d’une noire, union singulière à une époque où la ségrégation raciale était présente aux États Unis et où, en France, on connaissait la musique, puisqu’on savait qu’une blanche vaut deux noires.
Je suis née orgueilleuse et réprouvée, dans un pays où, enfant, je me faisais traiter en pleine rue de sale négresse, ou de sale bougnoule, ou de sale chintok, puisque pour un raciste tout est égal en haine de l’autre, et que la véritable origine n’a pour lui aucune importance.
Je suis née impudique et fière, égocentrique danseuse fessue, rêvant de projecteurs et de bravos.
Je suis née ogresse enceinte de centaine d’enfants, d’enthousiaste optimisme, de milliards de projets mirifiques et d’histoires à démarrer, toujours.
Je suis née d’un enfant Conteur et d’une reine Ménagère. "